Chlamydia, faut-il dépister les hommes ?

L’infection à Chlamydia trachomatis (Ct) est l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquemment rapportée dans le monde. Son incidence est en augmentation depuis 10 ans en France. L’épidémiologie a été bien décrite chez les femmes mais il existe peu de données chez les hommes. Le dépis...

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Published in:Médecine et maladies infectieuses 2017-06, Vol.47 (4), p.S88-S88
Main Authors: Rondeau, P., Valin, N., Decré, D., Bottero, J., Picard, O., Girard, P.M., Surgers, L.
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:L’infection à Chlamydia trachomatis (Ct) est l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus fréquemment rapportée dans le monde. Son incidence est en augmentation depuis 10 ans en France. L’épidémiologie a été bien décrite chez les femmes mais il existe peu de données chez les hommes. Le dépistage est réalisé de manière ciblée chez les femmes de moins de 25 ans dans des centres gratuit de dépistage et de diagnostic des infections sexuellement transmissibles (CeGIDD). Les recommandations insistent sur la nécessité de réaliser des études complémentaires avant de l’étendre à la population générale. Le dépistage systématique des hommes a récemment été mis en œuvre au CeGIDD de notre hôpital. L’objectif de notre étude était de déterminer la prévalence et les facteurs de risques actuels de l’infection uro-génitale à Ct chez les hommes consultant au CeGIDD afin d’évaluer la pertinence d’un tel dépistage dans ces structures et de mieux cibler le dépistage en population générale. Un dépistage par PCR Kit CT/NG Abbot Realtime sur les urines du premier jet a été proposé à tous les hommes consultant au CeGIDD de notre hôpital d’avril à octobre 2016. Les caractéristiques démographiques (âge, sexe, origine) et du comportement sexuel (orientation sexuelle déclarée, nombres de partenaires dans les 12 derniers mois, date du dernier rapport non protégé, antécédent d’IST) étaient recueillies par un questionnaire au cours de la consultation. Pendant la durée de l’étude, 627 hommes ont été dépistés dont 36 étaient positifs. La prévalence était de 5,7 % dans notre population et de 6,3 % chez les moins de 30 ans. La médiane d’âge était de 27 ans IIQ[25–35]. Les consultants étaient majoritairement européens (n=27, 75 %), hétérosexuels (n=29, 80,6 %) et avaient eu un nombre médian de 4,5 partenaires dans les 12 derniers mois. En analyse univariée les patients infectés avaient un nombre de partenaires médian plus élevé (4,5 vs 3, p=0,03), avaient eu plus de rapports sexuels non protégés de moins de 6 semaines (66,7 % vs 42,5 %, p=0,004) et étaient plus souvent symptomatiques que les patients non infectés (16,7 % vs 5,4 %, p=0,01). En analyse multivariée, le caractère symptomatique (OR=3,5[1,4–9], p=0,01) et l’antécédent de rapport sexuel non protégé datant de moins de 6 semaines (OR=2,71[1,33–5,52], p=0,004) restaient significatifs. La prévalence de l’infection à Ct est élevée chez les hommes consultant au CeGIDD. Ces résultats apportent des arguments supplémentaires en faveu
ISSN:0399-077X
1769-6690