Mécanismes d'action des bisphosphonates sur les cellules tumorales et perspectives d'utilisation dans le traitement de l'ostéolyse maligne

L'ostéolyse maligne est une complication fréquente de nombreux cancers, et en particulier des cancers du sein, de la prostate et du myélome multiple. L'ostéolyse est responsable, sur le plan clinique, de complications particulières telles que fractures, hypercalcémie et douleurs qui peuven...

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Published in:Revue du rhumatisme (Ed. française : 1993) 2000, Vol.67 (1), p.28-36
Main Authors: Clézardin, Philippe, Gligorov, Joseph, Delmas, Pierre
Format: Article
Language:fre
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Description
Summary:L'ostéolyse maligne est une complication fréquente de nombreux cancers, et en particulier des cancers du sein, de la prostate et du myélome multiple. L'ostéolyse est responsable, sur le plan clinique, de complications particulières telles que fractures, hypercalcémie et douleurs qui peuvent engager le pronostic vital ou aggraver la qualité de vie rapidement. Sur le plan physiopathologique, l'ostéolyse est la conséquence d'une stimulation par les cellules tumorales de l'activité des ostéoclastes qui ont pour fonction normale de résorber l'os. De ce fait, tout agent pharmacologique ayant la capacité de bloquer l'activité des ostéoclastes sera utile dans le traitement de l'ostéolyse maligne. Les bisphosphonates sont des agents pharmacologiques qui inhibent l'activité des ostéoclastes (et donc la résorption osseuse). Différentes études expérimentales montrent également que les bisphosphonates agissent sur les cellules tumorales, soit en inhibant des mécanismes cellulaires impliqués dans la formation des métastases osseuses (invasion tumorale, adhésion des cellules tumorales à la matrice osseuse), soit en induisant une apoptose des cellules tumorales. Parallèlement à la découverte de ces mécanismes d'action cellulaires des bisphosphonates, de nombreux essais cliniques ont montré leur effficacité dans le traitement des complications liées à l'ostéolyse maligne. Ces essais ont permis de poser les indications indiscutables (hypercalcémie, prévention des complications osseuses du cancer du sein métastasique et du myélome) et les modalités d'administration des bisphosphonates (clodronate 1 600 mg/j per os ou pamidronate 90 mg intraveineux toutes les 4 semaines). L'efficacité des bisphosphonates dans ces essais cliniques est certainement attribuable au fait qu'ils inhibent l'activité des ostéoclastes. L'action directe des bisphosphonates sur les cellules tumorales est suggérée par des essais cliniques récents réalisés sur des patientes ayant un cancer du sein non métastasique qui montrent que l'utilisation des bisphosphonates à visée préventive présente un intérêt sur l'incidence des métastases osseuses. Cependant, des études contradictoires apparaissent dans la littérature sur ce sujet (tant sur le plan fondamental que clinique), ne permettant pas de conclure sur un effet anti-tumoral des bisphosphonates in vivo chez l'homme. Quoiqu'il en soit, au-delà de ces discordances, les bisphosphonates deviennent désormais une classe thérapeutique à part entière en cancérolog
ISSN:1169-8330